Détente après résurection (pv. Seiya)

Le Japon. Un endroit si beau, si peuplé, si bouillonnant d’activité que l’œil ne savait plus où être, que faire, sur quoi s’attarder. Avec une certaine fascination, les yeux noirs de l’homme couraient d’un endroit à un autre, d’un visage à l’autre, troquant une couleur pour une autre et une forme pour celle à côté. Décidemment, ça faisait changement du Sanctuaire! Probablement était-ce mieux ainsi aussi. Après la Guerre… La résurrection avait été tranquille. Ni douloureuse, ni plaisante physiquement, mais tellement bonne mentalement. Le cœur brûlant de joie, il avait simplement ouvert les yeux, retrouvé son Temple, son armure et le calme. Il n’avait pas encore revu les autres Chevaliers du Zodiaque d’Or, bientôt surement. Il voulait bien sûr prendre des nouvelles de ces deux acolytes ainsi que de Camus et Saga, deux Chevaliers avec lesquels il avait noué des liens puissants après les événements qui les avaient rapprochés. Oui, il avait hâte de prendre de leurs nouvelles !

Mais avant cela, il avait décidé de changer d’air, de se reposer avant de retrouver ses compatriotes du Sanctuaire. Un voyage à l’étranger pour se vider l’esprit et relaxer. Il avait décidé d’aller au Japon. Il pourrait en profiter pour dire bonjour aux Chevaliers qui s’y trouvait, les remercier de leur dur travail lors de la Guerre qui venait de finir.

Il déambulait dans les rues, se rapprochant lentement de la demeure Kido. Les Bronzes devaient s’y trouver, au près de la Réincarnation d’Athéna. Jolie demoiselle lorsqu’il y repensait. Il ne devait pas penser à elle de cette façon. C’était contraire à l’éthique. Il la respectait du plus profond de ces entrailles, cette Déesse à qui il devait tout. Il avait envie de revoir les Saints de Bronze, de leur parler mais en même temps il craignait leur désapprobation. Il ne savait pas si on le dépeignait comme un Spectre ou comme une Saint d’Or à leurs yeux. Il verrait bien lorsqu’il en rencontrerait un…

Il déambulait dans les rues. Il se rapprochait de plus en plus de la demeure Kido. Il eut un moment d’arrêt. Il douta s’il devait vraiment s’y rendre. Était-il prêt à revoir les Bronze devenus des Divins ? Était-il prêt à se faire juger ? Car oui, il savait qu’il allait fort probablement se faire juger par les adolescents. Il avait trahi Athéna, non ? IL avait utilisé une attaque interdite, non ? Il avait donc, de ce fait, été banni, non ? Que de tourment. Il soupira et ses pieds continuèrent leur chemin. Au fond de lui, il avait envie de voir ces jeunes et preux Chevaliers qui avaient défendu la Déesse avec tout ce qu’ils avaient. Il voulait les féliciter, les encourager, se faire pardonner, leur faire savoir toute sa fierté, son émoi. Il voulait qu’ils sachent à quel point il était fier d’eux.

Il tourna le coin d’une rue, croisa un couple qui, main dans la main, perdu dans leur monde rose et lilas, ne semblait même pas l’avoir remarqué. Il les fixa de son regard d’encre et soupira, nostalgique. Ou était donc sa légèreté à lui ? Perdue dans les méandres de ses souvenirs, avant cette Guerre, avant sa mort, avant sa zombification. Il tenta de sourire, mais cela lui sembla ressembler davantage à une grimace lorsqu’il s’entraperçu dans une vitrine sombre. Il secoua la tête et abandonna.

Ses pas le menèrent inéluctablement à la demeure Kido. Il la vit, grande, imposante, effrayante. Il abandonna. Il passa devant la porte, ne remarquant pas le jeune homme assit. Il marcha, il se défila, il se déroba au regard vitreux des fenêtres. Une voix, son nom, une interaction, une réponse qu’il devait fournir. Or. Chevalier d’Or. Il aurait sourit s’il en avait été capable. Il expira avec soulagement. Du moins, ce Chevalier-ci le voyait comme une Or. Soulagé, il fit volte-face et rencontra le regard de Pégase. Il le salua bassement, faisant des moulinets de son poignet alors qu’il se courbait pour le saluer.

-Bonsoir à vous, Seiya Chevalier Divin de Pégase.

Son ton était calme, sans émotion, respectueux. Ce jeune homme était maintenant son supérieur, son titre étant plus haut que le sien dorénavant. Alors autant lui montrer respect. Il se redressa, sa main droite sur le cœur. De nouveau il planta son regard dans celui de son vis-à-vis.

- Comment allez-vous ? Et que faites-vous dehors, assis ainsi devant la porte ?

Shura adressa un sourire incertain au Chevalier de Pégase. « Oui, je vais bien, lui répondit-il. » Il allait bien au sens ou il n’était pas malade, il ne souffrait pas d’une quelconque blessure. Mais en échange, il n’allait pas car il n’avait pas le moral. Pas si peu de temps après sa résurrection. Il ne s’était pas encore pardonné, il n’en avait pas eu le temps. Au moins, c’était quelque chose qu’il pouvait à loisir cacher à son interlocuteur. Du moins, c’était une certitude qu’il avait.

Il se passa la main dans les cheveux et soupira avant de baisser les yeux, fixant Pégase sans aucune malice, simplement avec gentillesse. Il ne savait pas vraiment comment se comporter avec cet adolescent qui en avait vu beaucoup depuis qu’il avait été promu au titre de Chevalier de Bronze. Oui, il avait vécu tant de Guerre. Il devait cesser d’y penser trop. Se remémorer tout ce qui s’était passé au Sanctuaire lui faisait ressentir tant de culpabilité de d’amertume. Il aurait pu faire mieux, il aurait dû protéger Athéna, il aurait dû douter du Pope. IL y avait tant de chose qu’il aurait aimé avoir fait, mais il s’était contenter d’obéir aveuglément, comme le parfait mouton qu’il avait montré être. Il retient un soupire et un air triste, gardant son masque de sérénité. Devant les autres, il ne pouvait pas se permettre de s’affaisser, ni de s’affaiblir, surtout pas devant ce jeune homme qui devait avoir tant de choses plus importantes à s’occuper.

Shura suivit Seiya lorsque ce dernier quitta le porche de la porte. Ils entrèrent dans le jardin et cela arracha un sourire au Capricorne. L’endroit était magnifique. Des fleurs bien entretenues, des haies taillées, des petits bancs en pierre et une grande fontaine qui trônait impérialement au milieu de la place. Shura suivit Seiya des yeux alors que celui-ci allait s’y assoir. Shura en fit le tour une première fois, faisant glisser ses doigts sur le rebord et puis dans l’eau limpide. L’endroit avait l’avantage d’être reposant et rassurant. L’espagnol sentit qu’il pourrait s’y endormir sans se soucier de quoique soit. Il en avait envie. Calmer son esprit et son cœur : quel souhait utopique que voila.

Il finit par s’installer à côté de Pégase. Il le regarda calmement et se pinça les lèvres. Il ne savait pas comment entamer une conversation avec ce jeune homme qu’il admirait pour son dévouement envers Athéna, pour son courage et sa force. Il avait vaincu Hadès, braver mille danger et le tout sans jamais que sa fois en sa Déesse ne vacille.

Sa déesse… Voila si longtemps qu’il ne l’avait pas vue. Depuis ce fameux jour au Sanctuaire, lors de la Guerre d’Hadès, lorsqu’elle s’était ôté la vie pour se rendre en Enfer. Comment allait-elle ? Que devenait-elle ? Lui avait-elle pardonné ? Le mieux n’était-il pas de demander à quelqu’un qui la côtoyait ? « Dis, Seiya, comment se porte Athéna ? Je n’ai pas vraiment eu l’occasion d’aller lui rendre visite ou quoique ce soit dans le même genre. » Il rit doucement. Le fait qu’il n’avait pas eu le temps d’aller visiter sa Déesse était un mensonge ; la vérité était qu’il n’avait pas voulu y aller. Et la raison ? Il ne se sentait pas émotivement près à la regarder et à accuser son regard. Il savait pertinemment que s’il y allait avant d’avoir prit une certaine distance avec les événements qui s’était déroulés récemment, il n’en sortirait pas indemne. Il se connaissait assez pour savoir que s’il s’y rendait, il ne pourrait pas retenir ses larmes, il se mettrait de nouveau à pleurer devant cette femme pour laquelle il avait donné sa vie sans hésitation. Il ne voulait pas fondre en larmes devant elle. Il ne voulait pas lui imposer sa tristesse et ses regrets. Ne plus y penser pour l’instant serait la meilleure chose pour lui. Il devait profiter de la présence de Seiya. Lui parler, entretenir le lien qui se formait. « Comment tu vas, toi ? Qu’est-ce que tu deviens ? s’enquit-il plutôt cordialement. »

Seiya observa le Capricorne qui vint s'assoire a ses côtés. Il pensait discuter tranquillement avec lui. Il pu lire dans les yeux de celui ci qu'il n'allait pas aussi bien qu'il le dit, mais bon, il va faire croire qu'il n'a rien vue. S'il voulait le cacher, il va pas l'obliger a en parler. Peut être qu'il se sent mal dû a tout ce qui s'est passer pendant la bataille contre Hadès. Il le suppose et préfère ne rien dire a se propos, pas tans que Shura n'aura pas entamé une telle conversation.

Comment vas Athéna ? Elle ne peut que aller bien, songea t il. Etre tranquille, sans guerre, ni souffrance et entourer de ses chevaliers de bronzes, elle ne peut que aller bien. Il pu lire sur son visage, qu'il ressentait de la peine et de la tristesse. Là dessus, il ne voulu pas entamer une conversation. Après qu'il eu poser la question, Pégase pu entendre qu'il rie doucement. Pourquoi donc ?

_Notre Déesse va très bien, rassure toi, elle est bien entourer. Tu devrais venir la voir avec moi tout a l'heure.

Pourquoi venait il de proposer ça ? Après tout, s'il veut pas la voir il va pas l'obliger. Mais ça fera tellement plaisir a Athéna. Et a lui aussi d'ailleur, tout comme les autres bronzes. Il le regarda les yeux brillant lorsqu'il lui demanda s'il allait bien et qu'est ce qu'il devenait. Avec le sourire, il lui répondit aussitôt.

_Je vais très bien, je vis toujours dans mon appartement au bord de la plage, je vais rendre visite de temps en temps a ma soeur. Je suis heureux de l'avoir enfin retrouver. J'aide a l'orphelinat aussi, je continue a m'entrainer. Et toi ? Que deviens tu ?

Qu'elle question bête, il devait tout simplement être heureux d'être réssuciter, tout comme lui d'ailleur. Après le coup mortelle de Hadès, il crut qu'il ne reviendrai jamais a la vie. Il ne s'était jamais douter que la Déesse aurai tout fait pour lui rendre la vie. Et de plus, il peut enfin profiter de sa soeur qu'il a chercher pendant si longtemps. La vie sans les guerres est devenue si douce et agréable a vivre. Plus de bataille si dure a gagner, plus besoin de se battre avec tans d'acharnement et d'ardeur. Levant le regard au ciel pour voir les étoiles, il murmura avec une pointe de nostalgie.

_C'est si agréable sans guerre ...

Les étoiles l’éclairaient doucement alors qu’il écoutait le Chevalier de Pégase lui parler de sa vie, de ce qu’il lui arrivait dans sa vie, comment il occupait son temps depuis que les Guerres étaient terminées. Les Guerres, il y en avait tellement eu, mais pourtant, Shura gardait un dégout face à lui-même par rapport à celles-ci. Il s’était battu, mais pas une fois pour sa Déesse, ou du moins pas directement. Il s’en voulait encore d’avoir été aveuglé et que seulement avant de mourir il eut enfin réalisé son erreur. Il fallut qu’on lui ôte la vie pour qu’enfin il reconnaisse qu’il s’était trompé pendant autant de temps. Quinze ans, il s’était battu pour Saga et son alter-égo, pour ses idéaux destructeurs. Il avait un être si docile pour l’imposteur qu’il se sentait mal d’avoir servi de rempart face aux Chevaliers de Bronze qui, eux, se battait pour la vraie Athéna et non pas pour cette Déesse imaginaire que Shura avait adorée et vénérée si longtemps.

Puis ce fut la Guerre contre Hadès. Là, Shura avait servit les rangs du Seigneur des Morts, il avait été la cause de la mort de Shaka et il avait vu sa Déesse mourir sous ses yeux. Il avait eu la vision la plus douloureuse de sa vie. Jamais il n’avait autant souffert que d’avoir su être en partie responsable du décès de sa douce Athéna. Sa Déesse avait trépassé devant lui, suicidée, assassinée, aucune réponse.

Ne pas y penser, plus jamais. C’était trop souffrant. Il n’avait pas le temps de se plonger dans sa tristesse et ses remords. Pas le temps, pas le goût. Il ne voulait pas imposer cela à Pégase. Le préserver des douleurs qui torturaient le Capricorne. Il se contenta de soupira avant d’afficher un sourire et de pincer les lèvres. Répondre aux questions de Pégase. Continuer la conversation. Il n’avait jamais été très doué dans les relations sociales, mais maintenant était le moment de remédier à la situation.

-Je suis redevenu Chevalier d’Or. Sinon ma vie est vraiment très linéaire. Elle n’a rien vraiment qui mérite d’être mentionné. Je vagabonde beaucoup par ici et par là. Je découvre le monde qui m’a échappé durant toutes ces années dans le Sanctuaire. Je vois la beauté du monde extérieur.

Trop longtemps il était resté dans le cocon protecteur du sanctuaire, s’exilant du monde environnant. Maintenant, il découvrait tous ces endroits dont on parlait, ces pays verdoyants, ces étendues bleues, ces végétations peuplées d’animaux et ces gens qui méritaient d’être connus et rencontrés. Il tentait aussi de se retrouver lui-même. Il quittait le lieu saint pour faire la paix avec lui-même. Il voulait noyer dans le Temps et le Beau ces actes qu’il peinait à se pardonner. Peut-être que de se savoir pardonner et accepter par les autres pouvait l’aider.

Non. Encore il recommençait à ressasser son passé qui l’empêchait de dormir paisiblement…

-C’est très reposant de ne plus avoir à être sur la défensive et de pouvoir prendre un peu de temps pour soi. Je saute du coq à l’âne, mais oui j’aimerais bien aller voir Athéna un jour. Pas maintenant, elle semble bien occupée et je ne veux pas m’imposer.